Désormais à l'ère des réseaux, des i-quelque chose, des SMS, MMS... les voeux se déclinent essentiellement de manière virtuelle.
Il y a ceux qui envoient le même message à toute leurs contacts : pratique, rapide mais un peu impersonnel de mon point de vue !!
Il y a eu aujourd'hui le téléphone et les appels des proches (enfin ceux qui sont loin !) ;
Il y a aussi les messages via FB, ou par mail.
Et puis toutes les bloggeuses font aussi leur post en ce début d'année, je ne déroge pas à la règle. Pour mes lectrices/lecteurs habituels donc j'ai choisi d'llustrer mes voeux et pour ce faire, j'ai sélectionné quelques photos trouvées sur twitter notamment.
Il y a donc les voeux locaux (place de la République au Mans)
Les voeux bavards mais complets
Les voeux festifs
Les voeux lapinou polyglotte
Les voeux éphémères
Je souhaite pour chacun d'entre vous le meilleur pour 2014. Puisse t'elle être une année heureuse, amoureuse, amicale, sereine, créative, gourmande, pleine d'énergie, voyageuse, partageuse, visiteuse,..
Et puis pour conclure ce premier post de l'année sur le sujet des voeux, je voudrais partager avec vous le texte d'Ariane MNOUCHKINE, qui à la demande de Médiapart vient d'écrire sa lettre de voeux, un texte que je trouve personnellement superbe, où il est question de fuite et de chantier, de démocratie, de responsabilité, de courage, d'expérimentation, d'espoir et d'avenir. Puissions nous être nombreux à la lire et à croire comme elle qu'on peut changer les choses et qu'on peut donner de l'espoir à nos jeunes.
Les vœux de l’an 2014 d'Ariane Mnouchkine
« Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens,
À l’aube de cette année 2014, je vous souhaite beaucoup de bonheur.
Une fois dit ça… qu’ai-je dit? Que souhaité-je vraiment ?
Je m’explique : Je nous souhaite d’abord une fuite périlleuse et ensuite un immense chantier.
D’abord fuir la peste, la peste de cette tristesse gluante, que par tombereaux entiers, tous les jours, on déverse sur nous, cette vase venimeuse, faite de haine de soi, de haine de l’autre, de méfiance de tout le monde, de ressentiments passifs et contagieux, d’amertumes stériles, de hargnes persécutoires.
Fuir l’incrédulité ricanante, enflée de sa propre importance, fuir les triomphants prophètes de l’échec inévitable, fuir les pleureurs et vestales d’un passé avorté à jamais et barrant tout futur.
Une fois réussie cette difficile évasion, je nous souhaite un chantier, un chantier colossal, pharaonique, himalayesque, inouï, surhumain parce que justement totalement humain. Le chantier des chantiers.
Ce chantier sur la palissade duquel, dès les élections passées, nos élus s’empressent d’apposer l’écriteau : “Chantier Interdit Au Public“
Je crois que j’ose parler de la démocratie.
Etre consultés de temps à autre ne suffit plus. Plus du tout. Déclarons-nous, tous, responsables de tout.
Entrons sur ce chantier. Pas besoin de violence. De cris, de rage. Pas besoin d’hostilité. Juste besoin de confiance. De regards. D’écoute. De constance.
L’Etat, en l’occurrence, c’est nous.
Ouvrons des laboratoires, ou rejoignons ceux, innombrables déjà, où, à tant de questions et de problèmes, des femmes et des hommes trouvent des réponses, imaginent et proposent des solutions qui ne demandent qu’à être expérimentées et mises en pratique, avec audace et prudence, avec confiance et exigence.
Ajoutons partout, à celles qui existent déjà, des petites zones libres.
Oui, de ces petits exemples courageux qui incitent au courage créatif.
Expérimentons, nous-mêmes, expérimentons, humblement, joyeusement et sans arrogance. Que l’échec soit notre professeur, pas notre censeur. Cent fois sur le métier remettons notre ouvrage. Scrutons nos éprouvettes minuscules ou nos alambics énormes afin de progresser concrètement dans notre recherche d’une meilleure société humaine. Car c’est du minuscule au cosmique que ce travail nous entrainera et entraine déjà ceux qui s’y confrontent. Comme les poètes qui savent qu’il faut, tantôt écrire une ode à la tomate ou à la soupe de congre, tantôt écrire Les Châtiments. Sauver une herbe médicinale en Amazonie, garantir aux femmes la liberté, l’égalité, la vie souvent.
Et surtout, surtout, disons à nos enfants qu’ils arrivent sur terre quasiment au début d’une histoire et non pas à sa fin désenchantée. Ils en sont encore aux tout premiers chapitres d’une longue et fabuleuse épopée dont ils seront, non pas les rouages muets, mais au contraire, les inévitables auteurs.
Il faut qu’ils sachent que, ô merveille, ils ont une œuvre, faite de mille œuvres, à accomplir, ensemble, avec leurs enfants et les enfants de leurs enfants.
Disons-le, haut et fort, car, beaucoup d’entre eux ont entendu le contraire, et je crois, moi, que cela les désespère.
Quel plus riche héritage pouvons-nous léguer à nos enfants que la joie de savoir que la genèse n’est pas encore terminée et qu’elle leur appartient.
Qu’attendons-nous ? L’année 2014 ? La voici.
PS : Les deux poètes cités sont évidemment Pablo Neruda et Victor Hugo »