Au deuxième cours j'avais été choquée par le discours de certaines portant sur les manouches, ces étrangers dans leurs caravanes avec leur propention à voler, à profiter, couplet sur les belles mercédès et puis "quand même on est chez nous..."
d'autant plus choquée que la parole si librement ouverte l'était devant quatre personnes nouvelles dans l'activité.
Au troisième cours, à la question de savoir qui avait du fil marron, l'une d'entre elles répondit "non je n'ai pas de fil nègre" (???)
Aujourd'hui cinquième cours, la discussion porte sur les terribles circonstances de la mort d'Agnès et la même de dire"mais quand va t'on rétablir la peine de mort ???"
J'avoue, j'ai craqué... ce fut assez houleux... du coup c'est moi qui ne suis pas tolérante, qui ne supporte pas les discussions, qui les censure même ... non mais je crois rêver...
J'avoue, je vais en cours de couture pour me détendre, pour apprendre, pour papoter de choses et d'autres, pour connaître d'autres personnes qui comme moi ont le goût des travaux manuels...
et non je n'y vais pas pour entendre des propos xénophobes, racistes et des prises de position qui heurtent la femme de tolérance et d'ouverture que je suis... et puis il y a des lieux pour certains débats, des lieux où les positions peuvent s'argumenter, où le dialogue peut se fait de manière intelligente et dans le respect de chacun
Voilà c'est dit !!! et oui je vais y retourner à ce cours de couture, je pense que désormais certains sujets trop polémiques ne seront plus évoqués et de fait des prises de position extrémistes ne sont plus verbalisées... et oui on pourra parler de couture, de tricot, de cuisine, des enfants, des petits-enfants, de la pluie, du beau temps, des sorties du week-end, de cinéma, de lecture.. Bon sang les sujets ne manquent pourtant pas!!!
il faut relire le texte de voltaire dans son traité sur la tolérance 1763 qui s'adressant à Dieu écrit :
"...que les petites différences entre les vêtements qui couvrent nos débiles corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insensées, entre toutes nos conditions si disproportionnées à nos yeux, et si égales devant toi ; que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appelés hommes ne soient pas des signaux de haine et de persécution ; que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te célébrer supportent ceux qui se contentent de la lumière de ton soleil ; que ceux qui couvrent leur robe d’une toile blanche pour dire qu’il faut t’aimer ne détestent pas ceux qui disent la même chose sous un manteau de laine noire ; qu’il soit égal de t’adorer dans un jargon formé d’une ancienne langue, ou dans un jargon plus nouveau ; que ceux dont l’habit est teint en rouge ou en violet, qui dominent sur une petite parcelle d’un petit tas de la boue de ce monde, et qui possèdent quelques fragments arrondis d’un certain métal, jouissent sans orgueil de ce qu’ils appellent grandeur et richesse, et que les autres les voient sans envie : car tu sais qu’il n’y a dans ces vanités ni de quoi envier, ni de quoi s’enorgueillir.
Puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères ! Qu’ils aient en horreur la tyrannie exercée sur les âmes, comme ils ont en exécration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail et de l’industrie paisible ! Si les fléaux de la guerre sont inévitables, ne nous haïssons pas les uns les autres dans le sein de la paix, et employons l’instant de notre existence à bénir également en mille langages divers, depuis Siam jusqu’à la Californie, ta bonté qui nous a donné cet instant. "